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Immigration italienne : leurs intégrations :
L’immigration italienne a joué et joue toujours un rôle majeur dans les dynamiques de l’espace urbain de l’agglomération lyonnaise. Pendant un siècle (1860-1960), elle a constitué, une part majeure des flux migratoires vers l’agglomération lyonnaise et a transformé le monde ouvrier. Mais la mémoire de ces dizaines de milliers de migrants transalpins est peu présente dans l’espace urbain.
Au moment où la surpopulation italienne, l'insuffisance industrielle, la misère de certaines régions, l'instauration d'un nouveau régime politique poussaient les Italiens à quitter leur pays, ils devaient être tentés de s'installer non loin de leurs frontières, dans un centre réclamant une main-d'œuvre abondante et assurant une existence stable.
Malgré une volonté d’intégration les italiens sont victime de stigmatisations et de stéréotypes, le surnom de « rital » leur est attribué. Le courant prolétarien des XIXe et XXe siècle bien différent du siècle aristocratique. Ce sont des ouvriers pour le bâtiment, des travailleurs pour les usines et de petits commerçants qui arrivent à Lyon plus des mendiants, vagabonds. S’ensuivent des arrestations et des retours à la frontière.
Apparaît la grande question du logement, avec une arrivée massive italienne les logements se font rares et difficiles d’accès pour les familles populaires ou démunies. Les garnis sordides de la fin du 19e siècle, les logements « gratuits » proposés au sein même des usines, les « baraques » de Gerland élevés à l’ombre des HBM réservés aux Français marquent un espace stigmatisé.
Plus récemment, dans la région lyonnaise les premiers italiens à être arrivés se sont installés à Villeurbanne et dans ses alentours entre 1880 et 1914.
En 1986, d’après le site viva-interactif de Villeurbanne, seulement 301 italiens étaient recensés à Villeurbanne en 1986. Leur nombre a très légèrement augmenté notamment à cause de la grande dépression à la fin du XIXe siècle. L'expression « colonie italienne de Lyon » est d’ailleurs très courante dans ces années.
Cependant, sachant que l'unité italienne date de 1861, les vagues migratoires italiennes de la première partie du XIXe qui ont constituées la diaspora lyonnaise sont une mosaïque de groupes régionaux et non un ensemble d'identités simplement italienne.
Les travailleurs immigrés italiens furent parfois l'objet d'hostilité violente de la part d'une partie des populations locales pour des questions de concurrence ouvrière.
Leur intégration n’est donc pas facile, par exemple le 6 octobre 1990, de Thomas Claudio, passager d'une moto qui s'est renversée à hauteur d'un barrage de police, de nouvelles émeutes éclatent à Vaulx-en-Velin. Des affrontements ont lieu avec la police, des incendies sont déclenchés. Ces émeutes démontrent donc les difficultés d’intégration liées à des tensions.
La grande majorité des immigrés italiens sont des travailleurs manuels : ouvriers agricoles, salariés sans qualification de l'industrie ou du commerce. On retrouve le plus d’Italiens dans les métiers du textile et du bâtiment, ce sont en grande majorité les classes populaires qui y sont représentées, les classes sociales plus élevées sont quant à elles représentées dans les métiers de la banque et/ou de l’hôtellerie.
Cependant il faut souligner que les conditions de travail sont compliquées voire dangereuses.
Grâce au passé, on remarque que les italiens sont présents dans des quartiers précis, en effet ils s’y seront implantés et aujourd’hui encore ces quartiers ont une forte présence italienne. En effet, les italiens menuiser et/ou ébéniste et tailleurs sont majoritairement présent dans le quartier de la Guillotière.
D’après Pierre Milza, un historien, on note que parmi les victimes de ces pratiques, outre les jeunes ouvrières de la soierie lyonnaise, on trouve nombre de garçons de onze à quatorze ans employés dans les usines de verrerie. On retrouve les enfants dans les usines de Lyon, Givors, Oullins, Saint-Etienne, Saint-Galmier par exemple (source : http://cahiersdugretha.u-bordeaux4.fr/2010/2010-13.pdf) )
Enfin dans le secteur des services les Italiens tiennent un grand nombre de boutiques où ils vendent des produits alimentaires, des vêtements, des chaussures par exemple. On ne peut pas passer outre le fait qu’ils ont apporté une culture et une manière de vivre : pizza, pâtes.
Pour finir, il en est de même des facteurs religieux et politiques qui peuvent jouer dans le sens de l'intégration aussi bien que du rejet. La façon ostentatoire dont de nombreux immigrés italiens affichent leurs sentiments religieux ne favorise pas toujours leurs contacts avec les Français.