
La Culture italienne
Plusieurs grandes figures lyonnaises sont issues de l’immigration italienne, elles touchent aussi bien au domaine du tissu, qu’à l’art tels que les frères Mazzoni inventeurs du staff (moulage en plâtre), ou à la gastronomie avec le célèbre glacier Nardone, émigré italien venu au début du siècle dernier.
En 1929 une congrégation de sœurs religieuses, la mission catholique italienne, s’installe à Villeurbanne. A partir de 1930, des fêtes religieuses et culturelles spécifiquement italiennes sont célébrées dans les quartiers à forte proportion immigrée. La fête de la San Rocco à Villeurbanne, celle de San Antonio di Padova à Vaulx-en-Velin ou celle de la Madonna di Loretto à Gerland.
Il faut indiquer que la religion fut utilisée comme fer de lance par le régime fasciste. Pendant l’entre-deux guerre, le consulat d’Italie de Lyon, en plus d’organiser les cours du soir d’italien, chargeait des curés de maintenir le sentiment national. Ils avaient à leur disposition des églises et des associations. L’objectif était d’empêcher l’assimilation des italiens de la région lyonnaise, et aussi les inciter à revenir au pays. Il y eu même un journal créé, La Buona Parola, diffusé dans les quartiers. Mais de l’aveu même des prêtres, les immigrés ou descendants d’immigrés, n’étaient que peu réceptifs, cela est peut-être imputable au fait que les marxistes et antifascistes avaient une certaine influence sur ces populations, notamment au travers de leur association « l’Harmonie Italienne ».
L’histoire de ces familles s’est peu à peu estompée dans le souvenir général. Le retour des mémoires des immigrés italiens se fait dans les années 1970 premièrement en 1971 avec la chanson « L’Italien » interprétée par Serge Reggiani. Mais aussi avec Michel Platini et son transfert à la Juventus de Turin, la presse française titrait le « retour dans le pays de ses parents » et Platini est apparu comme symbole de l’intégration.
Le nombre d’italiens à Lyon et son agglomération a fortement diminué. Cette baisse significative est due aux nombreuses naturalisations des années 70/80, au retour de certains italiens dans leurs pays, et au vieillissement des générations migrantes. Aujourd’hui la mémoire de la présence italienne à Lyon est très faible et éclatée bien qu’ils représentent la plus grande communauté d’immigrés à Lyon. Cela est dû aussi au fait que durant la dernière vague migratoire de 1945-1965 ils ont entrepris de s’intégrer au maximum en ne gardant aucune, ou très peu de particularités provenant de leurs pays d’origines.